Header-Meribel-Histoire-Chalet-Destination-Coeur-2000x685

Il était une fois, Méribel...

L’histoire d’une station de ski : Méribel, cœur des 3 Vallées

Années 20. La Vallée des Allues se distingue par sa quiétude. La vie y est paisible, marquée par des activités agricoles et pastorales. L’été, les alpages de Burgin, Mottaret et du Saut se peuplent de troupeaux. Quelques hôtels, situés dans le chef-lieu, accueillent une clientèle en quête de bien-être.

Alors, comment la station est-elle passée de ce calme rural à une renommée internationale ?

Les années 30 : les prémices de Méribel

Au milieu des années 1930, les terres alpines se vident peu à peu. Aux Allues, le village ne compte plus que 520 habitants : la vie dans les hauteurs semble s’éteindre…

Pourtant, à la même époque, un tout autre mouvement prend de l’ampleur : celui de l’essor du ski. Les Jeux Olympiques d’hiver de 1932, puis de 1936, montrent ce sport comme une discipline technique et compétitive.

C’est dans ce contexte qu’une nouvelle page de l’histoire s’écrit.

En 1935, le conseil municipal des Allues saisit cette opportunité naissante et lance un projet ambitieux : la création d’une station de ski, au-delà des hameaux de Mussillon et de Morel. Le chantier est confié à Paul Sirvin, architecte parisien, et à Jean de la Valdène, ingénieur et ancien as de l’aviation. La dynamique est lancée…

En 1937, Jean de la Valdène réunit plusieurs partenaires investisseurs britanniques, parmi lesquels Peter Lindsay, Lily Alvarez ou encore le champion de ski Billy Clyde.

💡 D’où vient le nom Méribel ?
L’idée vient de Jean de la Valdène et de Lily Alvarez, qui choisissent de reprendre le nom du hameau de Méribel pour baptiser la future station. Le choix repose aussi sur la sonorité du mot, qui, pour une oreille anglophone, évoque facilement Merry Bell.

En 1938, plusieurs bâtiments emblématiques voient le jour, comme le Ski Club des Allues, auquel adhèrent de nombreux jeunes du village. On construit également le Chalet Doron, considéré comme le tout premier bâtiment de la station. Mais dans cet hôtel se cache une véritable innovation : le télé-traîneau… autrement dit, la toute première télécabine ! Conduit par un homme, ce dispositif transporte jusqu’à 19 skieurs vers la “Cave de Burgin” (l’actuelle Folie Douce !) avant de redescendre en marche arrière, en suivant les mêmes traces.

“C’était un genre de traîneau à moteur, avec des chaises vissées sur la plateforme, et équipé d’un câble enrouleur qui permettait de monter la pente.”

— Joseph Etievent

Mais la guerre vient interrompre l’élan des débuts : de nombreux acteurs s’éloignent, et les travaux sont mis en suspens.

L’après-guerre : le développement d’une station chalet

En 1946, le développement de la station reprend sous la direction de l’Écossais Peter Lindsay. Il est accompagné d’une équipe de Français, composée de Paul-Jacques Grillo, Charlotte Perriand, Georges Buzzi et André Detour.

Il confie l’architecture à Christian Durupt, qu’il désigne comme le « gardien du temple » du style méribélois. Durupt respecte fidèlement les principes définis par Paul Sirvin en 1936 : intégration à l’environnement, utilisation de matériaux traditionnels et préservation du paysage. Le bois et la pierre deviennent les matériaux de prédilection, les toits à double pente recouverts de lauzes et les chalets de hauteur maîtrisée servent de modèles architecturaux.

“L’arrivée des architectes Christian Durupt et André Detour a marqué une grande étape. Ils ont créé le style Méribel : ces chalets de montagne en pierre et bois avec un toit à deux pans couverts d’ardoise. La grande force de Méribel, c’est d’avoir su développer autant de lits tout en respectant cette architecture.”

— Georges Mauduit

L’heure est donc à la construction des hôtels et des chalets pour accueillir clients et résidents secondaires. Les années 60 signent le succès de la station naissante : hôteliers et habitants de la vallée se lancent avec enthousiasme dans l’hébergement touristique. Une quarantaine de chalets et une vingtaine d’hôtels accueillent des élites anglaises mais aussi françaises.

“Le début de la station, c’était le rêve ! C’était la fête pour tout le monde : les premiers moniteurs, les premiers hôtels. C’était quelque chose d’extraordinaire. Par exemple, le boulanger Gaston Braissand : il est monté de Moûtiers jusqu’à Méribel pour ouvrir une boulangerie, sans un sou, et il y est arrivé ! Il fallait partir avec l’idée de se donner à fond dans ce qu’on avait envie de faire. Tout était à portée pour Méribel.”

— Madeleine Gacon

Au fil des années 1960, la route des chalets se densifie, les établissements hôteliers se multiplient, portée par l’essor du ski. En 1968, le premier télésiège de Méribel est installé au départ de la Chaudanne : anciennement appelé la Cherferie, il s’agit aujourd’hui du télésiège Legends.

💡 Le saviez-vous ? Dès les années 60, de grandes vedettes françaises fréquentent la station, parmi lesquelles Brigitte Bardot, Johnny Hallyday ou encore Marina Vlady.

Histoire-Meribel-80-Ans-Burgin-Saulire-Les-Allues-annees-50-560x830

Années 70 et 80 – L'extension de Méribel

Février 1976 marque l’inauguration officielle de la nouvelle station : Méribel-Mottaret. Le service des pistes prend alors de l’ampleur. Le domaine skiable, qui compte 31 pistes et 28 remontées mécaniques, s’équipe progressivement pour accueillir les nouveaux skieurs et assurer l’entretien des pistes. En 1978, les premiers canons à neige font leur apparition.

Dans les années 80, la Savoie s’impose comme “la Mecque du ski”. Les sociétés de remontées mécaniques modernisent leurs équipements : création des télécabines de Tougnète, Burgin-Saulire ou encore des Plattières. La liaison des 3 Vallées s’accélère et renforce l’attractivité du territoire.

C’est dans ce contexte qu’un projet olympique commence à prendre forme.

Maurice Front, maire de Méribel de 1984 à 2001, croit fermement en ce rêve. Il soutient la candidature pour accueillir les Jeux Olympiques d’hiver sur l’ensemble de la Tarentaise et du Beaufortain.

Le 17 octobre 1986 sonne comme une victoire : Juan Antonio Samaranch, président du Comité International Olympique, attribue officiellement les XVIe Jeux Olympiques d’hiver à la ville d’Albertville et à la Savoie. Une étape décisive pour le territoire.

Les années 90 : Méribel au cœur des Jeux Olympiques

Les travaux pour accueillir l’excellence sportive débutent dès 1990 : pistes du Roc de Fer, patinoire, télécabine des Rhodos, village olympique, etc. L’excitation est à son comble…

Deux ans avant les Jeux, la station s’impose déjà comme une terre de champions. En 1990 et 1991, elle est fière d’accueillir deux Coupes du Monde de descente sur les nouvelles pistes abruptes du Roc de Fer. L’ambiance est déjà résolument olympique…

Enfin, en 1992, le spectacle tant attendu. Sur un total de 126 épreuves, 52 se déroulent dans la vallée : 46 matchs de hockey sur glace et 6 épreuves féminines alpines. Avec 52 épreuves en 16 jours, Méribel vibre jour et nuit. La station connaît une explosion médiatique mondiale.

La suite de l’histoire ? Vous la connaissez sans doute. Méribel a évolué à vos côtés, portée par votre fidélité, votre amour de la montagne, du sport et de l’élégance. Nous sommes heureux de créer cette histoire avec vous, et ensemble, d’écrire les prochains chapitres.

Et pour boucler la boucle, Méribel aura l’honneur d’accueillir à nouveau les Jeux Olympiques… en 2030 !